Parmi les sujets que j'aime à photographier, il en est une espèce que j'affectionne plus particulièrement... les cervidés. Les cerfs et les chevreuils, sans oublier leur dames, sont mes sujets favoris tout au long de l'année. La période du brame étant la plus facile mais délicate, pour débusquer le cerf. Ces animaux m'inspirent un profond respect, tant je les trouve majestueux. Le chevreuil... Plus petit que son cousin le cerf, il présente une allure, qui fait qu'il est capable d'apparaître ou de se volatiliser dans le paysage, aussi rapidement que l'éclair! Animal très curieux, il sait user de divers stratagèmes, afin d'identifier ce qui pour lui, est une anomalie dans le paysage qu'il a l'habitude de parcourir. J'en ai d'ailleurs fait les frais à maintes reprises... Le cerf, quant à lui, a plutôt l'instinct de prendre les pattes à son cou, lorsqu'il se sent en danger. Je le trouve bien moins curieux dans son comportement, que son plus petit cousin. Revenons donc à notre chevreuil, dont la frimousse me fait penser à un farfadet prêt à vous faire une blague. Ses airs finaud et malicieux, fond de cet espiègle animal, un petit être pour lequel, on a vite fait de s'attacher. Notre ami le cerf, plus grand et plus imposant, m'inspire surtout force et prestance. Son regard, lorsque celui-ci croise le vôtre, vous replace aussitôt dans le rang qui vous est attribué. Il faut dire que face à plus de deux cent kilos de muscles, on se sent soudainement envahit d'humilité. Du moins, lorsqu'on est un être normal... En billebaude ou en affût, avoir la chance de pouvoir observer de tels animaux, sont de grands moments de satisfaction et de plaisir. C'est également un travail de recherche d'indices, suivit de l'approche. Pour moi, ça devient un jeu dans lequel il faut avoir l'art et la manière de débusquer son sujet sans le déranger, de voir, sans être vu. Il ne doit pas savoir que vous l'observez, et ça, c'est une autre histoire...
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Quelle allure… ne trouvez-vous pas ? Encore une belle création de dame nature ! Derrière cette belle image, se cache en réalité un bulldozer. Une vraie machine de guerre importée des Etats-Unis. De Louisiane plus exactement. Nous l’appelons : « l’écrevisse de Louisiane ». Son nom scientifique est : « Procambarus clarkii ». Personnellement, je préfère la surnomer : « terminator des étangs » ! Vous comprendrez pourquoi un peu plus loin… Passons à la description de cette brave petite bête… Elle est facilement reconnaissable à sa couleur, qui va du brun rouge, au rouge vif. Ses pinces sont ornées de protubérances rouges très visibles. Elle peut atteindre une quinzaine de centimètres une fois adulte. Sa longévité peut aller jusqu’à 3 ans et commence à se reproduire à partir de six mois. Elle s’accouple au moins deux fois par an et peut pondre jusqu’à 750 œufs après chaque accouplement. Cette brave petite bête, est donc importée en Europe dans les années 1970, pour être élevée et commercialisée. Mais c’est un échec ! Comme à notre habitude, lorsque nous souhaitons nous débarrasser de quelque chose, c’est direction la rivière ! Et là, grande catastrophe…Etonnant, non ? Voici donc notre terminator des étangs, lâché dans son nouveau milieu naturel, dans lequel il va très vite trouver sa place et pleinement s’adapter à son nouvel environnement. Il faut dire qu’en Louisiane, elle en a vue d’autres… Cette écrevisse est une opportuniste. Ayant très peu de prédateurs dans son nouveau biotope, elle va très vite se reproduire. Elle peut vivre dans tous les milieux aquatiques, jusque dans les eaux les plus saumâtres et les conditions les plus extrêmes. Elle est increvable, ou presque… Miss gueule d’amour est omnivore, et dévore tout ce qui passe à la portée de ses pinces. Plantes, alevins, œufs de batraciens, de poissons, insectes aquatiques, larves… Elle est capable de désertifier son nouveau milieu naturel en l’espace de dix ans, jusqu’à provoquer la fuite des canards, qui ne trouvent plus la végétation nécessaire pour se nourrir et nicher. Mais elle ne s’arrête pas là, la vilaine ! Elle bouleverse également toute la structure de l’espace où elle vit, en creusant des galeries dans les berges. Celles-ci, peuvent atteindre jusqu’à deux mètres de profondeur. Elle finit par rendre l’eau turbide, si bien que la plupart des plantes qu’elle a épargné, finissent par manquer d’oxygène et meurent à leur tour… Comme je vous le disais plus haut, notre terminator est increvable ou presque. Porteuse saine de la peste de l’écrevisse, elle peut rester enfouie dans sa galerie pendant plusieurs mois d’affilés, lorsque les conditions climatiques deviennent extrêmes. Longues périodes de sécheresse, gel, eaux stagnantes, ou avec une concentration de sel importante, rien ne l’arrête. Elle s’adapte toujours et encore ! Lorsque cette peste en a finie avec le biotope dans lequel elle vit, elle s’en va alors coloniser d’autres milieux aquatiques. Pour cette nouvelle mission, notre terminator est capable de rester en dehors de l’eau jusqu’à quatre jours, parcourir jusqu’à 17 kilomètres à travers bois et prairies, pour trouver et ainsi dégrader, dépeupler un autre plan d’eau. 17kilomètres !!! Vous rendez-vous compte de la distance que peut parcourir ce monstre ? Lorsque je parle de « terminator », je pense que ce n’est pas très exagéré… Vous l’avez compris…cette espèce invasive est un véritable fléau pour notre biodiversité et nos écrevisses autochtones. Toutefois, sous certaines conditions, son expansion peut être ralentie ou stabilisé. Il faut savoir que cette écrevisse est tout à fait comestible. Elle est pêchable tout au long de l’année par toute personne détentrice d’une carte de pêche. Il ne faut donc pas se priver si vous connaissez les lieux où elle est présente. J’ai observé cette espèce dans les mares temporaires, qui se forment et disparaissent au gré des précipitations et de la sécheresse, dans le lit du Réart, qui se jette dans l’étang de Canet Saint Nazaire. Ces observations ont été faites dans des contextes biotiques variés. Mares d’eau claire avec plantes aquatiques et mares d’eau stagnante complètement turbide. Dans des mares asséchées où il ne reste que de la vase humide, mais également dans le lit complètement sec, et dans lequel elles creusent leurs galeries afin de s’abriter. Dans ce contexte biotique, ces écrevisses deviennent plus vulnérables et à portée des prédateurs, dont le nombre devient plus important, du fait de l’accès à ces mares temporaires de très faible profondeur et de petite superficie, facilité par l’assèchement du lit du Réart. D’autre part, pour se nourrir, les écrevisses quittent leur mare pendant la nuit et deviennent alors des proies faciles pour certains mammifères, comme par exemple le renard, le blaireau et même le sanglier qui va fouisser le sol pour extirper sa proie de sa galerie. Pendant la journée, ce sont les oiseaux échassiers qui les chasseront dans les mares dont la profondeur n’est que de quelques centimètres. En parcourant ces mares temporaires, nous pouvons observer en grand nombre, les restes de carapaces d’écrevisses, prédatées durant la nuit. Ce contexte biotique dans lequel elles vivent, peut en parti expliquer une population d’écrevisses acceptable, modeste et stable. Pourvu que ça dure… Je termine cet article, en vous rappelant que cette espèce importée pour le commerce, est classée parmi les plus dangereuses pour nos écosystèmes. |